Vers la ville de demain : transformer les axes routiers en boulevards urbains
La ville est constituée par essence d’une sédimentation de fonctions, de formes urbaines, architecturales, mais également de l’enchevêtrement de réseaux viaires, routiers, de transports publics.
La seconde partie du XXè siècle a été particulièrement marquée par le développement des villes au bénéfice de la voiture. A ce titre, de nombreuses communes ont pu voir leur territoire « balafrés » par de grands axes routiers, dans la perspective d’une efficacité : toujours plus vite, toujours plus loin !
Ces aménagements et trames viaires héritées posent dorénavant de multiples questions aux aménageurs, et plus généralement à l’ensemble des professionnels de l’urbain. Un véritable travail de couture urbaine est désormais nécessaire, au profit des modes de déplacement doux, au profit des usagers, et bien sûr au bénéfice d’un développement durable des territoires afin de favoriser une mobilité décarbonée.
Ces axes routiers constituent par ailleurs de véritable frontières dans la continuité écologique : infrastructures lourdes, généralement non végétalisés, contribuant à produire des îlots de chaleurs au cœur des territoires communaux.
Recoudre, apaiser, améliorer, planter
Dans le cadre des opérations que nous portons, en tant qu’aménageur, en tant que maître d’ouvrage délégué, en conduite d’opération, nous développons depuis plusieurs années cette compétence particulière de transformation en profondeur de ces espaces routiers mal-aimés.
Quels que soient les territoires, les ambitions sont constantes :
- recoudre les quartiers de part et d’autre de l’axe (qui constitue par ailleurs généralement une colonne vertébrale urbaine à l’échelle de la ville) ;
- apaiser la circulation et permettre la traversée sécurisée sans faire de détours inconsidérés ;
- améliorer le confort et la sécurité de tous les usagers, et en particulier des modes actifs (vélos, piétons, …) ;
- planter largement arbres, arbustes, et contribuer à renaturer et faire revenir la biodiversité en ville.
L’avenue de Paris à Massy : de l’axe de zone d’activité à la promenade urbaine
Nous prônons des choix économiques et durables compte tenu des contextes, tant du point de vue de l’investissement que dans la perspective de l’entretien et de la maintenance. Ainsi, à Massy sur le quartier Atlantis, l’avenue de Paris, dont la restructuration a été achevée en 2019, était à l’origine un axe typique de zone d’activité : bitumé, large (dimensions propices au passage des camions), non adapté à la circulation piétonne (trottoirs étroits voire inexistants…).
Dans le cadre du projet, il s’agissait d’en faire une véritable avenue urbaine pouvant être parcourue par tous les usagers et tous les modes de déplacements. A ce titre, il convenait notamment de la végétaliser. Il a été décidé de mettre en œuvre des végétaux de garrigue, composés de plantes méditerranéennes très résistantes et ne nécessitant pas d’arrosage (et par conséquent pas d’arrosage automatique). Ces plantes basses, économes, ont permis un véritable retour de la biodiversité au cœur de ce quartier : abeilles, insectes et petite faune ont pu être observés.
Ce projet illustre notre engagement à produire au cœur des quartiers sur lesquels nous intervenons des espaces permettant une mixité d’usages, un retour de la biodiversité, sans oublier le garantir une maîtrise des dépenses et de la ressource (notamment en eau), tant en investissement qu’en entretien à long terme.
L’avenue de l’Europe à Massy, vers un retour à l’échelle du piéton
A Massy, c’est une requalification en profondeur de l’avenue de l’Europe dont les travaux démarrent à l’automne 2023. Les massicois sont familiers de cet axe routier qui marque la frontière entre le centre-ville historique et le « secteur commercial » qui accueille notamment « Le Cora de Massy ». Cette opération d’ampleur permettra de rendre l’axe à l’ensemble des usagers, et préfigure la transformation à venir d’un espace urbain devenu anachronique.
L’avenue aujourd’hui infranchissable, qui présente par ailleurs les codes d’un axe routier péri-urbain (la trémie-routière centrale ou « mini-tunnel ») sera transfigurée.
L’intervention sur l’avenue de l’Europe permettra par ailleurs de « rendre » aux habitants le Parc de la Tuilerie, cet espace vert de près de 5 hectares, structurant à l’échelle de la ville, aujourd’hui enclavé dans ses accès.
PariSudam, maître d’ouvrage du projet a désigné le groupement emmené par Praxys, paysagiste mandataire, accompagné de Invarr, Transitec, de Cours à Jardin et M2H. Ce projet déterminant pour une meilleure liaison des quartiers de Massy entre eux est cofinancé par la Région Île-de-France, le Conseil Départemental de l’Essonne, l’agglomération Paris-Saclay, le SIAVB, l’Etat par l’intermédiaire du programme France Relance. Les travaux se dérouleront jusqu’à la fin 2024, avec un phasage permettant un constant maintien de la circulation sur l’axe.
Une compétence mise au service d’autres collectivités
Nous mettons actuellement cette compétence au service d’autres collectivités pour lesquels nous travaillons. Il s’agit notamment du projet que nous accompagnons dans le cadre d’une mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage pour la Ville d’Argenteuil pour le réaménagement de l’avenue Gabriel Péri, axe majeur et historique de la collectivité (plus d’informations ici, ici, et ici).
Retisser la ville dans toutes ses composantes, depuis les trames viaires jusqu’aux bâtiments
Chaque projet est différent, chaque contexte est singulier, mais une ligne commune nous porte : contribuer à produire des villes aimables, contribuer à réduire les nuisances (sonores, pollution, coupures, etc.).
Vivre en ville, profiter de ses qualités intrinsèques, doit pouvoir se conjuguer avec un plaisir à parcourir les trames urbaines composées puis recomposées au fil des temps. Ce sont les ambitions que nous nous donnons et l’expertise que nous souhaitons offrir à l’ensemble des partenaires et des collectivités locales qui nous font confiance.