L’urbanisme transitoire au service des projets urbains
Transformer un quartier et qui plus est, une ville, prend du temps et se fait pas à pas. Cette mutation prend parfois la forme de la transformation ou la destruction d’un bâtiment, d’une nouvelle destination à trouver pour une friche industrielle ou commerciale, ou porte sur l’évolution du type d’activités d’un quartier (de la production vers le tertiaire par exemple) qui aura ensuite un impact sur la structuration du quartier et l’évolution du bâti.
Entre la conception des projets urbains, l’acquisition des parcelles ou la négociation avec les propriétaires, la concertation avec la population locale, la consolidation financière du projet, les autorisations d’urbanisme et le portage politique nécessaire ; ces opérations peuvent prendre des années. Il est alors intéressant de se pencher sur « la période de transition », souvent située entre l’acquisition des parcelles, par l’aménageur ou la collectivité, et le début des travaux. Il s’agit de continuer d’insuffler de l’activité, de la vie, afin que ces sites ne soient pas considérés comme des lieux abandonnés, véritables balafres d’un passé révolu, mais plutôt qu’elles préparent l’avenir.
Des implantations récentes dans d’anciens locaux vacants ont donné lieu ces derniers mois à une activité économique au sein du centre commercial à ciel ouvert Les Franciades à Massy, avant que celui-là ne soit démoli…siège d’une ancienne banque dont on devinera le nom, c’est la Société Généreuse qui est née d’un urbanisme transitoire, phase de transition qui a accompagné aussi la transformation d’un quartier historiquement empreint de commercialité et d’échanges marchands. Pour cela, PariSudam a mis en place une collaboration avec Plateau Urbain qui a proposé l’occupation temporaire d’entreprises et d’entrepreneurs en économie sociale et solidaire.
Cela a pu être également l’occupation de locaux commerciaux délaissés à l’aide d’interventions artistiques avec des sculpteurs (Eden Morfaux et une œuvre monumentale au centre des Franciades, des plasticiens (le Musée des Collections de Massy ou MdCdm qui réinterprétait les collections d’objets particulières d’habitants, ou même encore des musiciens (le projet Batteurs pour la Paix a transformé un ancien supermarché de 750m2 en studio d’enregistrement éphémère et même itinérant à l’aide d’un dispositif d’innovation sociale mis en place…).
La caractéristique commune de toutes ces interventions artistiques est belle et bien la participation citoyenne qui a fait partie intégrante de la démarche.
Cet ensemble d’actions visent à faire vivre des quartiers qui peuvent être impactés négativement et pendant des périodes pouvant être longues, par ces transformations. Il s’agit aussi d’attirer les regards et la curiosité des riverains, mais également de nouvelles populations, vers le projet en cours ; participer à donner « une identité », une « reconnaissance » à ce morceau de ville, afin de préparer son évolution et son appropriation future par les habitants et usagers.